Tétras à queue fine

Un tétras à queue fine. © Alexandre Paiement

Nom français
Tétras à queue fine

Autre(s) nom(s) français
Gélinotte à queue fine, cupidon à queue fine

Nom anglais
Sharp-tailed grouse

Autre(s) nom(s) anglais
Sharptail, fire grouse, fire bird

Nom scientifique
Tympanuchus phasianellus

Grand groupe
Oiseaux

Description

Le tétras à queue fine utilise les milieux ouverts (milieux ayant peu ou pas d’arbres), qui étaient historiquement créés par les feux de forêt, ce qui lui a valu son nom anglais de fire bird. Il est un danseur époustouflant, et la parade nuptiale des mâles au printemps a été intégrée à certaines danses culturelles autochtones au Canada.

Identification

Taille

La longueur moyenne des adultes est de 38 à 48 cm et n’est pas différente entre le mâle et la femelle.

Poids

Le poids moyen des adultes varie entre 600 et 950 g. La femelle est légèrement moins lourde que le mâle.

Coloration

Les plumes du tétras à queue fine sont tachetées avec diverses nuances de brun, d’or, de blanc et de noir. Le dessous de sa queue est tout blanc tandis que le bas de sa poitrine et son ventre sont blancs avec des taches brunes en forme de V. Les ailes ont des taches blanches bien visibles. Le tétras à queue fine possède une caroncule jaune-orange au-dessus de l’œil. Cette caroncule est plus visible chez le mâle au printemps pour séduire la femelle.

Traits caractéristiques

Le tétras à queue fine possède une très petite huppe au sommet de la tête. Ses narines sont recouvertes de plumes pour l’aider à respirer l’air froid en hiver. Ses pattes sont courtes et partiellement emplumées. En hiver, des écailles poussent en bordure des doigts et agissent comme des raquettes, lui permettant de marcher sur la neige. Les deux plumes du centre de la queue sont plus longues que les autres, donnant à la queue un aspect pointu.

Au cours de la parade nuptiale, le mâle expose des sacs violacés de chaque côté du cou. Il peut toutefois rapidement cacher ces couleurs vives sous des plumes ternes s’il se sent en danger.

La coloration du plumage est sensiblement la même pour les deux sexes. Il existe toutefois quelques petites différences qui permettent d’identifier le sexe de l’oiseau par un examen attentif, soit :

  • La femelle affiche des lignes noires horizontales, voire obliques, sur les plumes centrales de la queue. Les plumes du dessus de la tête ont une alternance de bandes noires et chamois.
  • Le mâle affiche des lignes verticales ainsi qu’une couleur plus blanche sur les plumes centrales de la queue. Les plumes du dessus de la tête sont toutes noires avec un contour chamois.

Distinction

Le tétras à queue fine peut être confondu avec la gélinotte huppée, bien que ces deux espèces ne fréquentent pas les mêmes habitats. Les plumes de la queue du tétras à queue fine forment une pointe prononcée alors que celles de la gélinotte donnent un effet plutôt carré. Le tétras à queue fine a également un ventre beaucoup plus blanc que la gélinotte.

Le tétras à queue fine peut également être confondu avec le tétras du Canada, surtout la femelle, bien que ces deux espèces ne fréquentent pas les mêmes habitats. Les plumes de la queue du tétras à queue fine forment une pointe prononcée alors que celles du tétras du Canada donnent un effet plutôt carré. Le tétras à queue fine a également un ventre beaucoup plus pâle que celui du tétras du Canada. De plus, les sourcils du tétras à queue fine sont jaune orangé alors que ceux du tétras du Canada sont rouges.

Les marques en forme de V sur le ventre ainsi que la tache violette sur le cou du tétras à queue fine permettent de le différencier du tétras des prairies et du tétras pâle. Ces deux espèces ne sont toutefois pas présentes au Québec.

Plusieurs espèces de galliformes, dont la gélinotte huppée, le lagopède alpin, le lagopède des saules, la perdrix grise et le tétras du Canada, sont souvent appelées à tort perdrix. Toutefois, le terme perdrix est réservé à quelques oiseaux dont le seul représentant à l’état sauvage au Québec est la perdrix grise. Par conséquent, le tétras à queue fine n’est pas une perdrix et il est important de bien différencier ces espèces afin d’assurer un suivi pour chacune d’entre elles.

Espèces similaires

Gélinotte huppée

Tétras du Canada

Répartition

Le tétras à queue fine est présent au nord dans toutes les provinces à l’est du Québec et en Alaska, jusqu’au Nebraska avec quelques populations isolées dans le sudouest. Au Québec, il se trouve dans l’ouest de la province jusqu’à l’est de Chibougamau, et du sud de Vald’Or jusqu’au nord de Chisasibi.

Présence au Québec

Origine

Indigène

Statut de résidence des populations

Cette espèce vit au Québec toute l’année.

État de la situation

Bien qu’il n’existe aucun suivi officiel à l’échelle canadienne, les indicateurs suggèrent que les populations canadiennes sont relativement stables depuis 1970. Toutefois, l’espèce est disparue de la majeure partie sud de son aire de répartition aux États-Unis.

Rang de précarité

Le rang de précarité provincial (rang S) pour cette espèce est S4.

Habitat

Le tétras à queue fine est un oiseau qui a besoin de milieux ouverts, mais également de couvert de protection, qu’il retrouve le plus souvent avec les arbustes. Il habite les tourbières dégagées, les prairies, les brûlés, les coupes forestières en régénération et parfois les champs abandonnés.

En hiver, le tétras à queue fine fréquente les forêts ouvertes de feuillus ou de conifères ainsi que les marais. Ces endroits plus fermés le protègent mieux du froid.

En été, principalement pendant la période d’élevage, il occupe des habitats plus ouverts entrecoupés de talles de petits arbres et arbustes, qui offrent à la fois plus de nourriture et un couvert de protection pour les poussins.

Domaine vital

Le domaine vital est la zone spatiale utilisée par un animal sauvage. Chez le tétras à queue fine, il existe peu d’information sur ce sujet. Leur domaine vital varie entre les saisons. Il est possiblement 2 à 3 fois plus grand pour la femelle avec des poussins que pour le mâle. La superficie des domaines vitaux entre le printemps et l’automne est généralement de moins de 3 km2 pour le mâle et de moins de 10 km2 pour la femelle. En hiver, elle est de moins de 5 km2 pour les deux sexes. Les tétras à queue fine des populations nordiques peuvent faire de courtes migrations à l’automne pour rejoindre leur habitat hivernal.

Alimentation

Le tétras à queue fine se nourrit principalement au sol. En hiver, lorsque le couvert de neige rend la nourriture difficilement accessible, il se perche dans les arbustes et les arbres pour accéder aux bourgeons et aux fruits.

Les adultes s’alimentent surtout de végétaux, comme des bleuets et des fruits du sorbier, des bourgeons et des feuilles de saule et de bouleau, des graines, des fleurs, des glands et des céréales cultivées. Ils mangent également une petite quantité d’insectes (sauterelles, criquets, araignées, fourmis) lorsqu’ils en trouvent.

De leur côté, les jeunes se nourrissent surtout d’insectes, dont des criquets, des sauterelles, des araignées, des fourmis et des charançons. Ils se nourrissent aussi de jeunes pousses végétales et de bleuets.

Comportement

Le tétras à queue fine est grégaire en automne et en hiver alors qu’il forme des groupes de 10 à 30 individus ou plus le reste de l’année. Le tétras à queue fine se déplace généralement davantage que les autres gibiers à plumes terrestres non aquatiques. Il peut parcourir 3 km ou plus quotidiennement. En plus d’être un bon marcheur, il vole bien et peut couvrir de grandes distances journalières en volant entre les zones d’alimentation et de repos.

Le tétras à queue fine est un oiseau actif, et peut paraître curieux et apprivoisé en présence d’humains et de véhicules.

Lorsque le couvert de neige le permet, il peut plonger directement sous la neige pour passer la nuit en sécurité et bien isolé.

Reproduction

La reproduction du tétras à queue fine se déroule au printemps, dès l’âge de 1 an.

Plusieurs mâles territoriaux (10 en moyenne) se regroupent sur un même terrain. Ce dernier est surélevé et dénudé de végétation, et s’appelle « arène » (lek). Les mêmes arènes peuvent être utilisées pendant plusieurs années. Chaque mâle a un site individuel de quelques mètres de diamètre à l’intérieur de cette arène pour exécuter sa danse nuptiale. Les mâles dominants sont situés plus près du centre.

Lors de la danse nuptiale, les mâles effectuent un piétinement rapide et circulaire, la tête baissée. Leurs plumes du corps sont hérissées et leurs sacs violacés du cou sont gonflés. Cette danse est accompagnée de forts gloussements et caquètements, de bruissements de plumes et de graves ronflements produits par l’air qui s’échappe des sacs du cou afin d’impressionner les femelles. Cette danse est suivie d’une période de repos durant laquelle les mâles se figent face à face. Seuls quelques mâles, souvent les plus âgés, s’accouplent avec les femelles. Ces mâles semblent être les danseurs les plus prolifiques et ont généralement des territoires proches du centre de l’arène.

La femelle construit un nid dans la végétation basse, relativement près de l’arène (0,5 à 1,5 km). Ce nid consiste en une légère dépression du sol, placée dans une touffe d’herbe ou sous un buisson ou une souche, et tapissée de brindilles, de feuilles et de quelques plumes. Elle a généralement une couvée par année, mais peut en avoir une seconde si la première est détruite en début de couvaison. Elle pond en moyenne de 9 à 12 œufs de 43 mm de longueur et de couleur brune ou chamois, parfois parsemés de petits points brun foncé.

Après une période moyenne de 21 à 23 jours de couvaison, la mère et les jeunes abandonnent le nid quelques heures après l’éclosion et restent ensemble pendant 6 à 8 semaines. Âgés de 10 jours, les jeunes peuvent faire de courts vols pour fuir les dangers. Le mâle ne procure aucun soin parental.

Menaces pour l’espèce

Les populations de tétras à queue fine ne sont pas menacées au Québec.

Cependant, la prédation est souvent l’un des facteurs de mortalité individuelle parmi les plus importants. Les principaux prédateurs des adultes sont les oiseaux de proie (l’autour des palombes, le busard Saint-Martin, la buse à queue rousse, le faucon pèlerin et le grand-duc), le coyote et le renard roux. D’autres prédateurs sont plus friands des œufs de tétras à queue fine, tels que le corbeau, la corneille, l’hermine, la moufette et le raton laveur.

La plus grande menace d’origine humaine pour les populations de tétras à queue fine est la perte d’habitat causée par le développement urbain, le surpâturage et l’extinction des incendies forestiers. Cet oiseau est également vulnérable aux intoxications par les pesticides et aux dérangements en période de reproduction, lorsqu’il se trouve sur les arènes ou au nid.

Maladies

Le tétras à queue fine peut être porteur de nombreux agents pathogènes avec ou sans effet sur sa santé. La majorité de ces agents pathogènes ont généralement peu d’effet sur la population de tétras à queue fine.

En cas de contact

Comme avec tout animal sauvage, les chasseurs doivent suivre les recommandations de base pour diminuer les risques de contamination ou de propagation de pathogènes. Ainsi, tout matériel utilisé avant et après avoir manipulé le gibier doit être lavé et désinfecté. Les chasseurs doivent aussi se laver les mains avant et après avoir manipulé le gibier. Ils peuvent aussi porter des gants résistants aux coupures.

GIESEN, K. M., et J. W. CONNELLY (1993). Guidelines for Management of Columbian Sharp-Tailed Grouse Habitats, Wildlife Society Bulletin 21:325333.

JOHNSGARD, P. A. (2008). 18 Sharp-tailed Grouse, Grouse and Quails of North America, p. 300319.

The Cornell Lab – All about birds, Sharp-tailed Grouse, All About Birds, Cornell Lab of Ornithology, [En ligne] [https://www.allaboutbirds.org/guide/Sharp-tailed_Grouse/id# Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.] (consulté le 24-10-2023).

Dernière mise à jour : 16 avril 2024

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