Lièvre d’Amérique

Nom français
Lièvre d’Amérique

Autre(s) nom(s) français
Lièvre variable, lièvre à raquettes

Nom anglais
Snowshoe hare

Autre(s) nom(s) anglais
Varying hare

Nom scientifique
Lepus americanus

Grand groupe
Mammifères

Sous-groupe
Mammifères terrestres

Description

Identification

Taille

Le lièvre d’Amérique mesure de 38 à 51 cm.

Poids

De 1,3 à 2,3 kg. Les femelles sont légèrement plus grosses que les mâles.

Coloration

En hiver, le lièvre d’Amérique a un pelage blanc, mais la base de ses poils est foncée. Il a le bout des oreilles noir.

En été, son pelage est brun teinté de rouille ou de gris. Son abdomen est blanc et le bout des oreilles noir. Sa queue brune sur le dessus et blanche en dessous.

Traits caractéristiques

Le lièvre d’Amérique a des oreilles qui mesurent de 62 à 68 mm. Ces pieds postérieurs sont robustes et très longs (121 à 150 mm).

Distinction

Le lièvre d’Amérique est un peu plus petit que le lièvre arctique, mais plus gros que le lapin à queue blanche. Ses oreilles sont plus longues que le lapin à queue blanche, mais courtes pour un lièvre. Contrairement au lapin à queue blanche, il a le bout de la queue noire et son pelage devient blanc en hiver.

Espèces similaires

Lapin à queue blanche

Lièvre arctique

Patron de déplacement

Le lièvre d’Amérique a un patron de déplacement de type galopeur.

Présence au Québec

Origine

Indigène

Statut de résidence des populations

Cette espèce vit au Québec toute l’année.

État de la situation

Rang de précarité

Le rang de précarité provincial (rang S) pour cette espèce est S5.

Habitat

Le lièvre d’Amérique habite partout où de jeunes conifères sont présents : forêt, zones de repousse et anciens brûlis couverts de framboisiers, taillis de tremble, broussailles, clairières, marais et grands marécages à thuya, bord des cours d’eau.

Il est actif toute l’année, principalement au crépuscule ou durant la nuit.

Plusieurs signes témoignent de sa présence dans un lieu :

  • ramilles nettement tranchées en biseau;
  • arbrisseaux à l’écorce rongée;
  • petites crottes sphériques sur le sol;
  • pistes caractéristiques dans la neige.

Un modèle de qualité de l’habitat, un indice de qualité de l’habitat et un guide d’aménagement de l’habitat du lièvre d’Amérique ont été créés pour identifier les secteurs où la forêt est plus propice à l’espèce.

Domaine vital

Le domaine vital est la zone spatiale utilisée par un animal sauvage. Le domaine vital du lièvre d’Amérique est de 2 à 16 ha.

Alimentation

En été, le lièvre d’Amérique se nourrit de plantes herbacées (aster, impatiente, fraisier, pissenlit, trèfle, marguerite, prêle, fougère), jeunes tiges d’arbustes fruitiers, feuilles tendres d’arbres (peuplier, bouleau, saule) et champignons.

En hiver, il broute bourgeons et ramilles et ronge l’écorce des arbres et arbustes (thuya, saule, tremble, érable, bouleau, épinette, sapin, framboisier, noisetier, aubépine, mélèze, pin).

Reproduction

La reproduction du lièvre d’Amérique se déroule au printemps, soit de la fin mars à la fin juin.

Sa maturité sexuelle peut être atteinte dès le premier été pour les femelles nées tôt en saison, mais la première reproduction survient le printemps suivant pour la plupart des individus. Le mâle est plus agressif pendant le rut et tolère moins la proximité de ses congénères.

Aucun terrier n’est utilisé, la femelle met bas sur un nid d’herbe dans un endroit abrité. Elle peut avoir jusqu’à 4 portées par an, de 1 à 9 petits chacune (en moyenne 2 à 4).

La gestation dure 36 jours et les petits naissent très développés entre mai et septembre. La femelle les laisse seuls au nid et ne les allaite que 5 à 10 minutes, une fois par jour. Les jeunes quittent le nid et se nourrissent d’herbe à 1 semaine, mais restent avec la mère et sont allaités jusqu’à 3 ou 4 semaines.

Comportement

Sédentaire, le lièvre d’Amérique utilise un réseau de sentiers dans la végétation ou dans la neige entre les aires de repos (buissons, branches basses, arbres tombés, souches, débris de coupe, grosse pierre) et les aires d’alimentation. Solitaire, il tolère la présence d’autres individus.

En cas de présence importune

Toute capture d'un animal sauvage doit avoir comme but sa mise en valeur et la conservation des ressources. Vous devez vous informer sur la réglementation en vigueur comme celle sur sur la chasse sportive ou le piégeage avant d'en faire la capture.

Méthodes de prévention

Pour tous les types de dommages, vous pouvez prévenir la présence du lapin à queue blanche en adoptant différentes méthodes.

Modification de l’habitat

Dans les zones urbaines, où la disponibilité en abris est déjà limitée, vous pouvez enlever tout ce qui peut constituer un abri (piles de détritus, fagots, bosquets denses, etc.).

Garder les chiens ou les chats à l’extérieur de la maison peut aussi s’avérer une solution simple et efficace.

Conserver sur la propriété les chicots en bon état, car ils sont utilisés comme perchoir par les prédateurs ailés (buse, épervier, etc.) qui s’en servent lors du guet pour chasser leurs proies.

Plantations de feuillus

À proximité des plantations de feuillus, vous devez limiter le couvert de protection. La prédation par les rapaces et autres carnassiers permettra de diminuer le taux de survie des lapins. En réduisant le couvert arbustif, soit une obstruction latérale inférieure à 40 %, le couvert de protection et la disponibilité de la nourriture seront maintenus à un niveau qui permettra de limiter la densité de ces rongeurs à un niveau de tolérance acceptable.

Dommages dans les jardins et potagers

Utilisation de clôture

Pour protéger les jardins et les bosquets d’arbustes fruitiers tels que les framboisiers, la clôture représente la meilleure solution. D’une hauteur de 1 mètre, il est important d’enfoncer et de plier vers l’extérieur les 10 à 15 cm du bas. Le grillage à poulailler (fil de fer galvanisé) d’une maille de 2 cm ou moins peut être utilisé.

L’installation d’une clôture en grillage métallique de 2,5 cm de maille ou moins, constituée en trois parties est suggéré :

  • une section enfouie dans le sol d’au moins 15 cm ;
  • une section médiane d’une hauteur minimale de 60 cm ;
  • une portion supérieure utilisée comme déflecteur (non fixée aux piquets et repliée vers l’extérieur), d’une largeur non spécifiée.

Utilisation de répulsifs

L’efficacité des produits répulsifs est variable. Ces produits sont généralement peu efficaces pour protéger les plantes en croissance.

Les répulsifs (Thiram) sont surtout efficaces de façon temporaire ou si la nourriture n’est pas un facteur limitant. Ainsi, en période de disette, les animaux s’en prendront aux végétaux protégés malgré leur mauvais goût.

Il existe différents répulsifs gustatifs sur le marché destinés au lièvre et au lapin. Leur goût ou leur effet est aussi désagréable pour eux que pour l’homme ; aussi faut-il éviter d’en appliquer sur les parties comestibles des fruits et des légumes.

Vous pouvez aussi utiliser des produits maison tels que le poivre de cayenne, le poivre noir, des œufs pourris ou encore la sauce Tabasco. Là encore, les mêmes recommandations d’usage que pour les produits commerciaux s’appliquent.

Dommages aux arbres fruitiers et ornementaux

Pour les semis, vous pouvez utiliser des protecteurs commerciaux (corbeilles métalliques, etc.) vendus dans les commerces spécialisés en horticulture. Il est important de prévoir une hauteur supplémentaire durant l’hiver à cause de la neige.

Les arbres peuvent être protégés avec des cylindres de grillage dont la maille est de 0,6 cm ou moins et dont la hauteur est suffisamment élevée pour que l’animal ne puisse atteindre le tronc même debout sur la neige (1,5 m). Ce grillage apporte aussi une protection contre les petits rongeurs (campagnols, etc.).

Ces cylindres doivent être placés à au moins 2 cm du tronc pour permettre à l’arbre de croître. Pour réduire les coûts, on peut utiliser du grillage de maille de 2,5 à 5 cm, mais il faut s’assurer qu’il y a un espace suffisant entre le cylindre et l’arbre, afin que l’animal ne puisse gruger à travers les mailles. Ce type de grillage n’apporte cependant aucune protection contre les campagnols.

Il est fortement recommandé d’enfouir le bas du grillage.

Méthodes de contrôle

La chasse sportive et le piégeage

Au Québec, l’essentiel des dommages survient durant l’hiver, qui est aussi la saison de chasse légale (avec arme à feu ou au collet). Le contrôle des populations des lapins et lièvres, à l’aide d’une chasse sportive adaptée à chaque région et la chasse à proximité de sites endommagés par ces animaux, constitue la méthode la plus efficace et la moins coûteuse pour maintenir les populations à des niveaux souhaitables et limiter les dommages. Consulter les règles sur les armes de chasse autorisées selon l’espèce.

Toutefois, la méthode la plus appropriée et la plus efficace consiste à utiliser des collets. Pour confectionner un collet, il suffit de couper une section de 40 cm de fil de laiton (gauge 20) et de confectionner un collet d’un diamètre approximatif de 10 cm attaché solidement à une perche traînante de 3 cm de diamètre et de 2 m de long. Placer cet engin de capture à 10 cm du sol. En hiver, les sentiers sont facilement identifiables. Il est donc plus facile de piéger efficacement et d’éviter les surpopulations en été.

Capture et relocalisation

Il est fortement déconseillé de relocaliser les petits mammifères loin de leur lieu de capture. Chaque déplacement comporte un risque d’introduire de nouvelles maladies ou de nouveaux parasites dans la région. Si les méthodes d’exclusion n’ont pas été exécutées avant la capture de l’animal, ce n’est qu’une question de temps pour qu’un autre animal vienne prendre la place de l’animal déplacé.

Si tout a été expérimenté et qu’il n’y a aucun résultat, la capture peut être envisagée. Il est possible d’utiliser cette méthode, surtout si le nombre d’individus est peu élevé, par exemple en zone urbaine. Toutefois, tant que la verdure abonde, les captures sont plus difficiles. Il existe des cages commerciales que l’on peut louer ou acheter. La capture au moyen d’une cage (60 cm x 23 cm x 23 cm) est efficace pour le lièvre et pour le lapin. Enfin, les cages sont plus efficaces lorsqu’elles sont recouvertes de végétation. Vous pouvez les appâter avec des pommes, des carottes et du chou en été ou de la laitue enroulée en hiver.

Dernière mise à jour : 19 mars 2024

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