Chauve-souris pygmée de l’Est

Une chauve-souris pygmée de l’Est en vol.
Chauve-souris pygmée de l’Est. © Brock Fenton

Nom français
Chauve-souris pygmée de l’Est

Autre(s) nom(s) français
Chauve-souris pygmée, vespertilion pygmée de l’Est

Nom anglais
Eastern small-footed myotis

Autre(s) nom(s) anglais
Eastern Small-footed Bat

Nom scientifique
Myotis leibii

Description

La chauve-souris pygmée de l’Est est l’une des huit espèces de chauves-souris du Québec. Ce petit mammifère volant est classé au Québec comme une espèce susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable.

Identification

Taille

Longueur totale : 7 à 9 cm; envergure d’ailes : 21 à 25 cm.

Poids

De 3 à 5 g.

Traits caractéristiques 

Le pelage de son dos est brun lustré avec des reflets dorés et celui de son ventre est plutôt brun grisâtre. Ses ailes sont noires, de même que ses oreilles qui sont allongées et maintenues droites.

Distinction 

La chauve-souris pygmée de l’Est est la plus petite et la plus rare des chauves-souris du Québec. Au repos, elle garde ses ailes entrouvertes plutôt que le long de son corps. Elle se distingue aussi par ses petites pattes de moins de 8 mm et sa face noire. Le tragus, petite pointe formée de cartilage et de peau située devant le trou de l’oreille, est étroit et pointu.

Espèces similaires

Petite chauve-souris brune

Pipistrelle de l’Est

Chauve-souris nordique

Répartition

La chauve-souris pygmée de l’Est fréquente l’est de l’Amérique du Nord. Au Canada, elle vit dans le sud de l’Ontario et le sud-ouest du Québec. Au Québec, on la trouve surtout en Outaouais, en Estrie et dans les Laurentides.

Présence au Québec

Origine

Indigène

Statut de résidence des populations

Cette espèce vit au Québec toute l’année.

État de la situation

Il existe très peu de données sur les populations de chauves-souris pygmées de l’Est au Québec. L’analyse des inventaires acoustiques ne permet pas de la distinguer de la petite chauve-souris brune ou de la chauve-souris nordique. Les données englobent la chauve-souris pygmée de l’Est, au même titre que les deux autres espèces.

Les populations de chauves-souris pygmées de l’Est ont probablement décliné en raison de l’arrivée du syndrome du museau blanc au Québec en 2010. Tout comme ce qui a été observé chez ces deux espèces voisines, le déclin possible des populations est estimé à plus de 95 % depuis l’apparition de cette infection fongique.

Rangs de précarité

Les rangs de précarité pour cette espèce sont :

  • Rang G : G4
  • Rang N : N2
  • Rang S : S1

Suivi

Le suivi des espèces sur le terrain permet d’établir l’état de leur situation. Les données pour cette chauve-souris sont obtenues par les moyens suivants :

  • Suivi des chiroptères par routes d’écoute (Réseau d’inventaires acoustiques Chirops);
  • Suivi des hibernacles Lire le contenu de la note numéro 1 et du syndrome du museau blanc;
  • Suivi des populations par stations acoustiques fixes dans le contexte du Réseau de suivi de la biodiversité du Québec.

Observation

Vous pouvez transmettre vos observations de chauves-souris au Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec, sur Chauves-souris aux abris Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. ou sur iNaturalist Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre..

Habitat

La chauve-souris pygmée de l’Est compte parmi l’une des cinq espèces résidentes de chauves-souris du Québec. Son hibernation s’étend de la mi-novembre jusqu’au début d’avril. Elle peut hiberner dans des cavernes ou dans les galeries de mines. En général, elle loge près de l’entrée, là où l’air est plutôt froid et sec. Souvent difficile à apercevoir, elle s’installe très profondément dans les fentes.

Durant l’été, la chauve-souris pygmée de l’Est fréquente les régions montagneuses où elle se trouve surtout en forêt ou en bordure de celle-ci, bien qu’elles utilisent parfois des zones agricoles plus ouvertes. Le jour, elle se repose :

  • dans le creux des arbres;
  • sous les écorces soulevées des arbres;
  • dans les fentes de rochers;
  • sous les blocs de pierre;
  • sous les ponts (rarement dans les bâtiments).

Alimentation

La chauve-souris pygmée de l’Est se nourrit d’insectes et s’active de nuit. Pour se repérer dans l’obscurité, elle émet des ondes sonores qui rebondissent sur les éléments qui l’entourent, puis capte l’écho qui revient à ses oreilles : c’est ce qu’on appelle l’écholocalisation. Elle arrive ainsi à se représenter son environnement sans le voir, ce qui lui permet de localiser et de capturer ses proies en vol. Elle chasse les insectes en volant au-dessus des cours d’eau et des étangs.

Reproduction

La chauve-souris pygmée de l’Est est polygame. L’accouplement a lieu pendant les périodes de regroupement à la fin de l’été, à l’automne ou en hiver. L’implantation et la fertilisation de l’ovule sont retardées jusqu’au printemps, ce qu’on appelle « fécondation différée ».

Les naissances ont souvent lieu en juillet. Cette espèce peut avoir un seul petit par année. Les nouveau-nés sont sevrés après trois à quatre semaines, période à laquelle ils commencent à voler.

Menaces pour l’espèce

Actuellement, le syndrome du museau blanc est la plus importante cause de mort chez cette espèce. En plus de cette infection, les principales menaces qui pèsent sur la chauvesouris pygmée de l’Est sont :

  • le dérangement humain dans les grottes et les mines (qui sont des aires d’hivernage pour elle);
  • le vandalisme et la persécution;
  • l’exclusion et l’extermination;
  • le développement résidentiel et commercial;
  • l’activité minière;
  • les éoliennes;
  • les contaminants agricoles.

Maladies

Le syndrome du museau blanc est une infection fongique qui est la plus importante cause de mort chez cette espèce.

Cette chauve-souris peut être porteuse de la rage.

En cas de contact

En tout temps, évitez de toucher une chauve-souris à mains nues. Prenez les mesures nécessaires si vous êtes en leur présence.

Désignation et rétablissement

La chauve-souris pygmée de l’Est possède les statuts suivants selon :  

  • la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (Québec) : aucune; espèce susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable
  • la Loi sur les espèces en péril (Canada) : Consultez le Registre public des espèces en péril Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. pour en savoir plus.

La chauve-souris pygmée de l’Est fait partie des espèces qui concernent l’Équipe de rétablissement des chauves-souris du Québec Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre..

Apprenez-en plus sur le processus de désignation des espèces fauniques au Québec.

En cas de présence importune

Contrairement à certaines autres espèces de chauves-souris du Québec, il est très rare qu’une chauve-souris pygmée de l’Est s’installe dans nos habitations durant l’été. Néanmoins, certaines mesures peuvent être prises pour le prévenir.

Méthodes de prévention

Il est possible de prévenir l’introduction de chauves-souris dans un bâtiment en prenant certaines précautions.

Méthodes de contrôle

Si des chauves-souris souris ont élu domicile chez vous, il est possible de les déloger de manière sécuritaire. Il suffit de trouver par où elles entrent dans le bâtiment, de bloquer les entrées et de laisser des sorties ouvertes. Consultez ce guide Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. pour connaître les périodes dans l’année où il est préférable d’intervenir auprès des chauves-souris. 

Les chauves-souris sont des espèces protégées. Les tuer est illégal.

En complément

BRADLEY, R. D., L. K. AMMERMAN, R. J., BAKER, L. C., BRADLEY, J. A., COOK, R. C., DOWLER, C., JONES, D. J. SCHMIDLY, F. B. STANGL JR., R. A. VAN DEN BUSSCHE et B. WÜRSIG (2014). “Revised Checklist of North American Mammals North of Mexico”, Museum of Texas Tech University Occasional Papers, 327: 27 p. 

ÉQUIPE DE RÉTABLISSEMENT DES CHAUVES-SOURIS DU QUÉBEC (2019). Plan de rétablissement de trois espèces de chauves-souris résidentes du Québec : la petite chauve-souris brune (Myotis lucifugus), la chauve-souris nordique (Myotis septentrionalis) et la pipistrelle de l’Est (Perimyotis subflavus) — 2019-2029, produit pour le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, Direction générale de la gestion de la faune et des habitats, 102 p.

INTEGRATED TAXONOMIC INFORMATION SYSTEM (ITIS) (2018). Integrated Taxonomic Information System [En ligne] [https://www.itis.gov/ Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.].

NATURESERVE (2020). “An Online Encyclopedia of Life”, sur le site de NatureServe Explorer [En ligne] [https://explorer.natureserve.org/ Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.].

PRESCOTT, J. et P. RICHARD (2013). Mammifères du Québec et des Maritimes, Éditions Michel Quintin, Waterloo, Québec, 3e éd., 480 p.

SPECIES 2000 & ITIS CATALOGUE OF LIFE (2018). Catalogue of Life: Monthly edition [En ligne] [https://www.catalogueoflife.org/ Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.].

WILSON, D. E. et D. M. REEDER (éds.) (2005). Mammal Species of the World, Johns Hopkins University Press, Baltimore, Maryland, 3e éd., 2142 p. [En ligne] [https://www.departments.bucknell.edu/biology/resources/msw3/ Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.].

Dernière mise à jour : 19 mars 2024

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